6 questions à : Myric Drane

Myric Drane (@MyricDrane) est un auteur jeunesse, amoureux de la mer qui vit à Angers avec sa famille. Après plusieurs ouvrages adressés aux tout-petits, il s’est lancé dans une saga pour adolescents et jeunes adultes, qui suit les aventures d’une jeune flibustière nommée Albertine. Le deuxième tome, L’Enfant des flots, est sorti le 14 janvier dernier.


3 questions sur l’écriture

Sur Twitter, tu te décris dans ta biographie comme un « écrivain tatoué à l’aventure ». Quel titre te vient immédiatement en tête quand tu penses au mot « aventure » ?

Tu commences par une question difficile. Choisir un seul titre relève du défi. Si je m’arrête à mes dernières lectures (ou relectures), il s’agit de L’Île au trésor de Stevenson. J’ai pris plaisir à lire ce roman à mon fils il y a quelques années. J’ai été subjugué par le niveau littéraire, la qualité des détails qui font vivre les scènes de l’intérieur. Mais mes biberons littéraires ont plutôt reçu des extraits de Jules Verne et plus tard de Michael Crichton.

Je n’ai que 2 enfants et j’ai du mal à trouver du temps pour écrire sans interruption. Tu as 5 enfants (4 poules, 3 chats et 1 chien). Quand as-tu le temps de penser à l’écriture et quand trouves-tu le temps d’écrire ?

C’est vrai que j’ai beaucoup de jeunes lecteurs à la maison (je ne parle pas des chats☺). Concernant le processus d’écriture, j’ai ritualisé mes soirées. J’avoue avoir « imposé » mon rythme à la famille pour démarrer l’écriture à 20 h 30. À cette heure, je suis normalement affranchi de mes prérogatives de père (enfin, dur de généraliser). Là, j’écris au moins 2 heures, voire 3 selon la fatigue. Pour l’inspiration, je la saisis quand elle arrive. Je suis ouvert toute la journée et même la nuit. Je prends des notes dans mon téléphone, j’enregistre des mémos vocaux, dès que ça vient. Clairement, l’heure de l’endormissement est le meilleur moment pour visualiser le film de mes histoires et imaginer la suite.

D’où t’est venue l’idée de ta saga Albertine ?

Tu vas rire. Durant 2 ans, j’ai préparé et détaillé tous les chapitres d’un roman qui n’est pas celui qui est sorti… Je pense que le point de départ d’Albertine est une prise de conscience des difficultés de la jeunesse qui passe à l’âge adulte. Je pense notamment aux jeunes femmes qui parfois luttent pour se positionner dans une société administrée par les hommes. J’ai transposé notre monde à celui des pirates du 17e-18e siècle. Je me suis dit qu’une flibustière sur un bateau gouverné par les hommes devait éprouver les mêmes difficultés qu’une femme dans notre société moderne.

3 questions sur la publication

Je vois beaucoup d’auteurs se demander si ça vaut la peine de bloguer, d’y consacrer du temps et de l’énergie. Sur ton blog, on trouve principalement des astuces pour s’autopublier, mais aussi ton actualité, des bilans, des chroniques. C’est le genre d’articles que les gens aiment lire (quand ils prennent le temps de lire). Jusqu’ici, est-ce que ton blog est un outil marketing efficace pour toi ? Et que fais-tu pour attirer les lecteurs ?

Je ne me sers pas de mon blog, ni de mon site auteur comme d’un outil marketing. C’est sans doute dommage. Je m’y attellerai un jour, mais comme tu le dis, le temps à développer ces outils et l’investissement me paraissent trop importants à ce jour. Il me sert à diffuser quelques astuces, et effectuer des retours d’expérience. Je réponds souvent à des demandes techniques d’auteurs qui souhaitent s’autoéditer pour la première fois, notamment dans le secteur jeunesse, avec une forte exigence de mise en page (illustrations). Mes seuls relais marketing se limitent aux réseaux sociaux, où je m’efforce d’être régulier. Et pour attirer les lecteurs, j’ai misé depuis quelques mois sur la publicité (Amazon Advertising). Les résultats sont là. Mais encore une fois, cela prend du temps et cela nécessite d’être formé sur le sujet.

Entre le premier jet du tome 2 d’Albertine et sa sortie, combien de fois as-tu retravaillé le texte et combien de personnes l’ont lu pour t’aider dans ce travail ?

Il s’est déroulé 18 mois entre le début de l’écriture et la publication. C’est long, mais je n’arrive pas à faire moins aujourd’hui. Je suis assez exigeant sur mon propre style, aussi le nombre de corrections est important. Je dirais 5 passes de corrections, dont 2 réécritures. Quand je dis réécriture, je reformule des passages entiers, mais l’histoire évolue peu. Je suis accompagné de ma femme, qui lit au fur et à mesure (alpha lectrice), ma mère, grande lectrice (bêta). Après cela, j’envoie à un correcteur que je rémunère pour la correction orthographique principalement. (Et après j’effectue une dernière passe avant publication). Mes 2 lectrices sont libres de leurs remarques. Mais si j’ai décidé de tuer un personnage, je n’attends pas leur avis. ☺

Dans quel état d’esprit te trouves-tu à la sortie de ton nouveau roman ? Qu’est-ce qui t’excite le plus ? Qu’est-ce qui t’inquiète le plus ? Comment compares-tu la réalité de la sortie d’un livre à la fantasy de l’écriture du premier jet ?

Oh oui, c’est très excitant de sortir un nouveau titre. Je guette les stats de ventes comme les numéros du loto.☺Je suis très enthousiaste à l’idée d’avoir finalement créé un univers et que cela commence à se sentir dans la communication (enfin, j’espère). J’attends avec impatience les premières chroniques (je m’y suis pris un peu tard) et redoute tout autant les premiers commentaires qui sortiront ici et là. Même si j’ai appris à relativiser, une première critique négative reste difficile à encaisser.

Ce que j’aime dans l’autoédition, c’est cette double casquette. Tantôt chef d’entreprise, éditeur, je me plais à parler de mes ouvrages, organiser la publicité, analyser les ventes. Tantôt écrivain, je plonge dans mon univers en faisant fi de toute réalité. J’ai commencé l’écriture de ce tome 2 lors d’un Nanowrimo. Quelle belle expérience ! Je ne regrette pas. J’ai réussi à tenir le rythme pendant 3 mois et demi au terme desquels le premier jet était fini. Puis, 15 mois de réécriture… La publication est finalement un soulagement. Le perfectionniste se tait au profit du communicant.

Coralie Raphael
Coralie Raphael

Je parle beaucoup d'auto-édition et essaie d'aider les auteurs à comprendre dans quoi ils mettent les pieds. Parfois j'écris aussi des livres.
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Publications: 258

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