Combien de temps pour se bâtir un lectorat ?

J’ai lancé un appel sur Twitter et Coralie Fouriau a pris le temps de répondre à mes questions. Voici donc son avis sur le temps qu’il faut pour construire son lectorat et le tournant dans la vie de son blog.


Coralie Fouriau, coraliefouriau.fr

Pour mon site, cela a pris du temps. Je l’ai créé en août 2016 donc au début j’avais peu de monde, évidemment. Je n’avais pas encore publié de livre à cette époque. Mais alors pourquoi créer un site auteur quand on n’a pas d’ouvrage ? Je n’avais pas grand chose à perdre. Je parlais de l’histoire que j’étais en train d’écrire. Les premiers mois, les visites étaient timides. Mais on savait que je préparais quelque chose dans mon coin dans le genre fantastique. Je faisais comme un tableau de bord pour qu’on puisse voir où j’en étais. Encore là, les visites étaient frileuses mais régulières.

Lorsque j’ai publié mon livre, là j’ai eu des visites plus intéressantes vu que le produit était là, bien concret. Aussi même si les visiteurs restaient muets la plupart du temps, je m’adressais à eux comme s’ils étaient là dans mes billets de blog. Je leur ai dit « je sais que vous êtes là, vous me suivez, merci à vous. » Ils venaient satisfaire leur curiosité. Malgré l’échec de mon premier livre (en partie dû à la maison d’édition et à ma naïveté), j’ai continué à parler aux visiteurs sur le blog, leur expliquant ce qui se passait. J’avais réuni des visiteurs récurrents au bout d’environ un an ou deux. Le compteur ne tombait plus à zéro depuis longtemps. Communiquez avec eux, même si on n’a rien, cela signifie « je ne vous laisse pas tomber, je suis encore là, je reviendrai pour vous. »

Pour faire patienter les visiteurs, j’écris des fan-fictions sur Saint Seiya (Saint Seiya est le titre original du manga renommé en France dans les années 1980 Les Chevaliers du Zodiaque). Le compteur ne retombe jamais. Il peut être bas, mais pas à 0. Donc pour mon lectorat, cela m’a pris environ deux ans en moyenne.

Quel a été le tournant dans la vie de ton blog ? Question assez compliquée, mais je crois que les gens continuent de venir grâce aux fan-fictions sur Saint Seiya. Les gens de mon âge connaissent ce shōnen japonais et par delà ces fan-fictions, ils découvrent en réalité mon univers car je ne me contente pas d’écrire par-dessus l’histoire de Masami Kurumada (l’auteur de Saint Seiya) en rajoutant un personnage. Je n’en vois pas l’intérêt. Erika Hope (la sentinelle de Laethion) quitte son monde pour venir dans celui des chevaliers d’Athéna. C’est un crossover et c’est ce qui rend les choses intéressantes.

Sur Laethion, nous n’avons pas la même vie que sur Terre. Les chevaliers se demandent qui est cette femme en armure avec son cristal divin dans la poche ? Quel mal poursuit-il et pourquoi ? Même si je patauge dans mes romans, j’ai quand même de quoi faire patienter avec Saint Seiya. Et je prends un réel plaisir à écrire ces histoires, autant que mes propres livres. Je communique tout de même mon avancée sur mes écrits personnels. J’ai promis à mon lectorat de ne pas abandonner. 🙂

Coralie Raphael
Coralie Raphael

Je parle beaucoup d'auto-édition et essaie d'aider les auteurs à comprendre dans quoi ils mettent les pieds. Parfois j'écris aussi des livres.
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2 commentaires

  1. Difficile de faire un cas, une généralité. Chacun(e) est unique aussi dans sa manière de communiquer, d’impliquer son lectorat. Des auteur(e)s vont trouver leur lectorat post-mortem, alors que d’autres vont le trouver immédiatement parce qu’ils auront étudier avant d’écrire, la « niche »… Mais le labeur le plus courant est bien celui-ci, pas à pas. Bravo à Coralie Fouriau.
    Et merci pour ta constance et la qualité de tes publications.
    Larry

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