Édition : profitez du meilleur des deux mondes – Morgan Of Glencoe

Morgan Of Glencoe, Bretonne au nom écossais, ne s’arrête d’écrire que pour jouer de la harpe celtique. Que ce soit avec des mots ou avec des notes, elle raconte des histoires. Avec Dans l’Ombre de Paris, elle crée un incroyable univers où les royautés françaises et japonaises ont su se maintenir sur un terreau d’injustices.

Dans l’ombre de Paris est d’abord sorti en auto-édition avant d’être réédité l’année dernière cette fois en maison d’édition chez ActuSF.

Morgan est donc devenue une autrice hybride et je lui ai posé quelques questions pour avoir son point de vue sur ces deux moyens de publication. Je la remercie d’avoir pris le temps de partager son expérience !


Ta carrière a commencé en auto-édition avec le roman Si loin du soleil sorti en 2016 et réédité l’année dernière chez les éditions ActuSF sous un nouveau titre : Dans l’ombre de Paris. En quoi ce passage dans l’édition traditionnelle impacte ta carrière d’auteur ?

En tant qu’auto-éditée, je mettais un point d’honneur à tout faire de façon professionnelle, de la correction à la mise en page en passant par la couverture, faite par Laurent Miny, illustrateur professionnel. Idem pour la promo, etc., il fallait tout faire en solo et de façon pro, sans aucun intermédiaire… Or, autant question mise en page ou des choses comme ça je gère, autant la promo… Je suis nulle en promo. Vraiment. Bosser avec ActuSF m’a énormément apporté. D’abord, la correction/relecture avec Audrey Alwett, ma directrice éditoriale, a permis d’avoir un regard neuf sur le texte, de l’améliorer en conséquence notamment en révisant ou rajoutant des scènes très intéressantes. Et ne pas avoir à gérer tout le reste, particulièrement la diffusion alors que celle-ci est objectivement bien meilleure… Franchement, je savoure. ça me donne tellement plus de disponibilité pour écrire et penser mon univers !

Ton prochain roman, L’héritage du rail sortira en septembre prochain toujours chez Actu SF. As-tu prévu de prochaines publications en auto-édition ou en as-tu fini avec de mode de publication ?

Ah non, j’ai aussi des projets en auto-édition. Mais ce sont de petits projets, des novellas dans l’univers de Des étoiles dans la peau, mais c’est surtout parce que ce sont des textes trop courts pour intéresser un éditeur.

Qu’est-ce qui est le plus avantageux pour toi financièrement parlant ? L’auto-édition ou l’édition traditionnelle ?

Clairement l’édition traditionnelle, mais c’est parce que mon éditeur est un bon éditeur, vraiment.

Qu’appelles-tu un bon éditeur ?

Un bon éditeur est un éditeur qui, à mon sens, ne se contente pas juste de faire grossir son catalogue pour avoir de la visibilité. Et qui prend soin de chaque livre et de chaque auteur et autrice de la maison. Pour parler de mon expérience, déjà, j’ai pu négocier mon contrat, travailler avec des professionnels respectueux de mon univers, de mon style, de mon boulot. Mais ils ne se contentaient pas non plus de me dire « oui oui c’est bien. » J’ai eu tout du long des conseils constructifs. Et bien que sur le texte le mot final me soit toujours revenu, les réflexions étaient si pertinentes qu’à un détail ou deux, j’ai finalement tout accepté. La correction orthographique derrière était de qualité et a été portée à mon attention bien assez tôt pour que j’ai le temps de tout vérifier. Pareil pour le BAT, pareil pour la couverture, que j’ai validée à l’instant où je l’ai vue.

Une fois la création du livre lancée, on est passés à la promotion. Et c’était pareil : intérêt, invitations à autant de salons que possible, soutien des initiatives personnelles lorsque je programmais quelques dédicaces supplémentaires… Je n’ai même jamais posé une question qui soit restée sans réponse. Même quand c’était une « question de bébé autrice. » J’ai eu accès à mes chiffres de vente détaillés, je sais à quoi correspondent mes droits, bref, d’un bout à l’autre y a du respect, de la transparence et du professionnalisme. Et en plus l’ambiance de travail est à la fois cool et sérieuse.

Comment procèdes-tu au contrôle qualité de tes œuvres auto-publiées ?

J’ai une équipe de bêta-lecture, constituée de gens du milieu du livre et/ou de la culture et de la fiction. Elle me fait un retour détaillé sur la cohérence du scénario et la qualité du récit. Puis une correctrice pro qui passe derrière. Je fais également la mise en page intérieure moi-même, car je me suis formée à ça. Ensuite, ça dépend. Parfois je fais moi-même la couverture, parfois c’est un graphiste, et puis ça part chez l’imprimeur partenaire et sur les plateformes de diffusion.

Comment trouver des partenaires fiables en auto-édition ?

… En payant des professionnels ?
Sinon, aussi, en cherchant dans ses contacts des gens du monde du livre, avec un regard analytique pertinent, pour les bêta-lecteurs. Mais c’est chaud.

Côté marketing, peux-tu nous parler d’une ou deux stratégies et d’outils qui fonctionnent bien pour toi ?

Côté marketing… les salons et les dédicaces. Rencontrer les lecteurs et les lectrices, y a que ça qui marche pour de vrai, clairement. Les chroniques sur les blogs aident aussi beaucoup. Mais les chroniqueuses ont toutes des piles à lire monstres et c’est un peu plus dur d’en obtenir que des dédicaces…

Puisqu’on parle de temps, comment le gères-tu entre l’écriture, la musique et les réseaux sociaux ?

Je suis très organisée. Chaque chose a une place et un temps dans ma journée. Et j’ai des « minimums » pour tout. Minimum de mots à écrire, minimum de mesures/morceaux à avoir travaillé/révisé, minimum de pages à relire… et MAXIMUM de temps sur les réseaux sociaux. Ouais, j’y passe en vrai pas plus d’une heure et demie par jour, par petits bouts de 10-15 min.
Mais je suis aussi un peu une tarée du travail. J’ai d’ailleurs passé une journée en live sur Twitch à bosser pendant le confinement. Pour montrer aux gens ce que ça donnait, une journée de travail d’un artiste.

Dernière question : beaucoup d’auteurs hésitent entre auto-édition et édition traditionnelle pour leurs premiers livres. À ton avis, quelles questions doivent-ils se poser pour savoir quel chemin emprunter ?

La seule vraie question pour moi c’est : suis-je capable d’être vraiment professionnel dans TOUS les postes nécessaires ? Ça implique d’être capable de se remettre en question lors du travail de correction, qui doit impérativement être effectué par quelqu’un d’autre, de se former dans au moins 3-4 domaines différents… Encore une fois, c’est un travail énorme. Et manquer de professionnalisme à une seule de ces étapes jette un discrédit total sur tout le reste. Et plus encore, sur le monde de l’auto-édition en général. Pour moi, je continue à auto-éditer mes petits OLNIs uniquement. Parce qu’ils sont trop courts pour intéresser un éditeur et que je suis déjà formée et efficace pour le faire. Mais je suis ravie, vraiment, de publier ma saga La Dernière Geste chez ActuSF.


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Coralie Raphael
Coralie Raphael

Je parle beaucoup d'auto-édition et essaie d'aider les auteurs à comprendre dans quoi ils mettent les pieds. Parfois j'écris aussi des livres.
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