Heureux en petite maison d’édition – Célia Rodmacq

Quand on demande aux lycéens de choisir l’établissement dans lequel ils vont poursuivre leurs études, il y a le premier choix et les plans B. C’est ainsi que beaucoup d’auteurs voient les petites maisons d’édition. Quelque chose qu’on accepte en ravalant sa fierté et dont on essaie de tirer le meilleur. Mais quelques uns d’entre nous ont choisi de petites maisons d’édition en premier choix.

Célia Rodmacq a sorti un roman policier, Croix de bois Croix de fer aux Éditions de la Caravelle. Elle nous explique les raisons de son choix.


Est-ce qu’une petite maison d’édition était ton premier choix ? Si oui, pourquoi ?

Quand j’ai décidé d’envoyer mon roman à la recherche d’une maison d’édition, je n’ai pas fait de distinction de taille. Je les ai sélectionnées en fonction de leur ligne éditoriale et de leur catalogue, et aussi de leur mode de soumissions pour privilégier les envois par mail. Parce que je n’avais pas un demi loyer à sacrifier en impressions papier… Je n’ai fait qu’une salve d’envois à six ou sept maisons d’édition. Autant de grandes que de moyennes que de petites.

Dans le cas de la Caravelle, je répondais à leur appel à manuscrits pour agrandir leur catalogue. Donc je ne sais pas si ça compte tout à fait comme un premier choix, mais ça n’en est pas un second dans le sens où je ne me suis pas rabattue sur une petite maison d’édition en désespoir de cause. Je me rendais bien compte que chaque taille de structure avait ses avantages et ses inconvénients dans tous les cas, et j’étais davantage en recherche d’accomplissement et de retour professionnel au sens large que de gloire et de richesse !

Avais-tu pensé à l’auto-édition ?

Je connaissais le principe de l’auto-édition et pas mal d’auteurs autour de moi qui la pratiquaient ou la pratiquent toujours, mais non, je ne l’envisageais pas pour moi. Déjà parce que je suis loin d’avoir toutes les compétences nécessaires pour créer un livre entier (je suis vraiment admirative des auteurs qui y parviennent), ensuite parce que je voulais un avis objectif et professionnel sur ce roman.

Quels avantages vois-tu à être publiée dans une petite maison d’édition ?

L’échange, clairement. On a la chance d’avoir une éditrice très à l’écoute qui nous inclut dans toutes les étapes de l’élaboration du roman fini, autant pour le travail de correction sur le texte que pour la couverture, par exemple. Quand c’est une première publication comme pour moi, c’est très rassurant d’être accompagné, très formateur aussi ! L’ambiance est familiale, ça m’a épargné beaucoup de pression.

Autre chose que tu aimes particulièrement chez les éditions de la Caravelle ?

Concernant la Caravelle, j’adhère complètement à leur principe de sélection de manuscrits au coup de cœur de l’éditrice et/ou du comité de lecture ; la maison possède plusieurs collections qui lui permettent de verser dans des genres très variés sans se fermer aucune porte. À partir de là, c’est vraiment une question de déclic avec un texte.

Et dernières questions : Y a-t-il des désavantages ? Quels genres de livres et d’auteurs ne sont pas faits pour les petites maisons d’édition ?

De mon point de vue, le désavantage principal reste la limite de la distribution et de la visibilité : forcément, la petite maison d’édition a moins d’ampleur et de force de frappe que la grande, donc si l’auteur a la chance de s’investir à toutes les étapes de la conception de son livre, il doit aussi être prêt à s’investir dans sa promotion une fois l’objet terminé – je ne parle pas d’investissement financier, mais d’interaction sur les réseaux sociaux, de démarches auprès des libraires, de présence en salons.

C’est un peu intimidant, au départ ; ça fait partie des compétences qu’on ne possède pas forcément et qu’on n’a pas forcément envie de développer non plus, donc ça peut ne pas convenir à certains auteurs. Quant aux livres, je ne pense pas qu’il y ait de restrictions vis-à-vis de la taille de la maison d’édition ; c’est toujours un pari pour l’éditeur, dans tous les cas !

Coralie Raphael
Coralie Raphael

Je parle beaucoup d'auto-édition et essaie d'aider les auteurs à comprendre dans quoi ils mettent les pieds. Parfois j'écris aussi des livres.
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4 commentaires

  1. Je ne connaissais pas cet éditeur là.
    Ce qui me gêne un peu, c’est le service annexe payant « accompagnement d’auteurs » pour avoir un avis sur le synopsis, premier chapitre, etc…
    J’imagine que la prestation est proposée uniquement aux auteurs de manuscrits refusés et non à ceux qui sont retenus. Seulement, ça manque peut-être de quelques précisions sur leur site web à ce sujet.

    Bravo en tout cas pour cette édition. 🙂

    • Bonjour !
      En réalité, ce service est disponible pour tout auteur qui pourrait en avoir besoin (bien sûr, ceux qui sont acceptés ne passent pas par l’accompagnement, puisque leur publication est aux frais de la maison d’édition)
      Je tiens également à préciser que le service d’accompagnement n’est pas proposé aux personnes refusées. Ils peuvent le demander suite aux commentaires qui motivent le refus mais nous ne leur proposons pas d’office.
      Ce sont les auteurs qui contactent les Editions de la Caravelle dans le but d’être accompagnés, il n’y a aucun démarchage de notre part.
      Et je rajouterais pour finir que l’accompagnement personnalisé n’ouvre pas forcément la porte à une publication au sein des Éditions de la Caravelle, puisque l’auteur reste libre de choisir d’appliquer ou non les conseils donnés, ce qui peut expliquer un refus par la suite si il y a une soumission
      J’espère avoir éclairé votre lanterne ?

    • Je ne connaissais pas non plus et pareil, j’ai tiqué en voyant le service d’accompagnement. Mais c’est fait en toute transparence et ma foi, ce n’est pas un mauvais modèle économique. Il me semble que la pratique est assez répandue aux USA, d’ailleurs.

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