Vous pensez que votre histoire de vampire pour votre prochain roman est bonne ? Réfléchissez-y à deux fois.
Il peut arriver qu’au début, votre histoire soit plutôt médiocre. Qu’elle ait déjà été écrite avant, plusieurs fois même, de différentes façons. Et il est fort possible qu’il existe une meilleure version de votre histoire.
Les éditeurs ne veulent pas être embêtés avec des manuscrits ordinaires. Car ils les ont déjà tous lus. Ils ont lu des manuscrits qui n’ont pas été publiés (souvent pour de bonnes raisons) et ils ont lu les synopsis de milliers d’histoires. Ce qu’ils recherchent, ce sont des manuscrits qui leur feront gagner la compétition du marché.
Les éditeurs ne sont pas intéressés par l’auteur pour qui l’écriture n’est qu’un loisir. Ils veulent travailler avec des auteurs talentueux et connaisseurs qui savent si leurs manuscrits trouveront leurs places sur le marché. Ils veulent négocier un contrat pour faire de l’argent. Pour eux, pour leurs maisons et pour vous.
Ne perdez pas de temps à écrire le synopsis d’une histoire médiocre. Essayez plutôt d’écrire le synopsis d’une idée authentique qui va compléter ou même changer votre genre littéraire.
Donc si demain, vous avez l’intention de vendre votre travail sur le marché ultra-compétitif du livre et si vous voulez sortir du lot, il vous faut penser comme les éditeurs. Vous devez savoir ce qu’ils savent.
Trois questions
Il y a trois questions à se poser pour évaluer un manuscrit :
Pourquoi le publier ?
Pourquoi le publier maintenant ?
Qui ça intéresse ?
Souvent la différence entre une idée ordinaire et une idée qui se vendra bien est dans ces trois questions.
1. Pourquoi le publier ?
Chaque idée est évaluée. Pourquoi faire ce film ? Publier ce livre ? Faire cette série TV ? Oui, la première réponse est : « Parce que les gens vont aimer. » Mais ce n’est pas suffisant.
En quoi votre idée est-elle unique, percutante et authentique comparée aux autres idées du même genre littéraire ?
2. Pourquoi le publier maintenant ?
Connaître l’histoire et les tendances actuelle de votre genre littéraire vous aidera à répondre à cette question. Par exemple, si en 2013 vous aviez une idée de western au moment où The Lone Ranger faisait un bide monumental, il y aurait eu de quoi se poser la question du « maintenant ». Après les pertes financières colossales et la réception critique négative, les studios ont eu de quoi se sentir frileux face aux propositions de western par la suite. Le facteur temps peut tuer une idée dans l’œuf si le marché se porte mal au moment où vous le visez.
3. Qui ça intéresse ?
Ça peut sonner méchant, comme si je sous-entendais que tout le monde s’en fout mais c’est une vraie question. Qui va réellement s’intéresser à votre travail ? N’oubliez pas qu’ils doivent suffisamment s’y intéresser pour vouloir l’acheter (que ce soit un livre, un téléchargement, un ticket de cinéma ou le temps passé à regarder Netflix). On ne parle pas juste d’un groupe de fans. On demande qui va payer, en temps et en argent, pour consommer votre travail.
Réfléchissez-y.
Exemple : « un bébé à 43 ans »
Laissez-moi vous donner un exemple d’idée où ces questions sont pertinentes. Un femme célibataire de 43 ans a un super job dans la publicité, le droit ou la pharmaceutique comme vous voulez, et se dit que son horloge biologique sonne et veut un enfant. Là, vous attendez la suite de l’histoire.
Et il n’y a pas de suite de l’histoire parce que dans la tête de l’auteur, l’histoire se résume à ça.
Et donc : « Qui ça intéresse ? » Personne. Il y a plein d’histoires de femmes qui veulent des enfants tard.
Mais si un des personnages de l’histoire est une femme célibataire de 43 ans qui accueille son premier enfant et qu’au même moment sa nièce de 22 ans accouche elle aussi de son premier enfant (parce que cette nièce ne veut pas d’une carrière professionnelle et préfère être femme au foyer) alors là, il y a un beau conflit. Ça peut donner une intrigue intéressante dans la mesure où les deux femmes vivent la même expérience et découvrent plein de choses sur elles-mêmes, au sujet de l’autre et de la vie en général.
La réponse à la question « pourquoi maintenant » c’est : parce que beaucoup de femmes se trouvent dans ces situations de nos jours. Quant aux personnes que ça intéresse : un bon nombre. Cette idée touche plusieurs générations (X, Y et Z) et donc un large lectorat. Enfin, c’est une idée qui fonctionne sur différents niveaux et offre un sujet qui montre bien les besoins et désirs humains. C’est un bon exemple d’idée authentique.
Idées authentiques
Ce n’est pas rare qu’un auteur ait une idée ayant déjà fait l’objet d’un livre. Tout a déjà été écrit sous une forme ou une autre mais tous les auteurs n’en sont pas conscients et ça mène parfois à un peu de naïveté.
Que toutes les idées aient déjà été visitées est en fait une bonne chose. Pourquoi ? Parce que vous avez quelque chose sur quoi baser votre travail, un élément de comparaison. Vous pouvez faire des recherches et voir comment des idées semblables à la vôtre ont été traitées par d’autres auteurs avant vous. Ça vous aide à mettre en place votre propre idée et à parfaire votre manuscrit.
Comment passer de la médiocrité à la magnificence
L’émerveillement est l’essence indescriptible de votre livre préféré. Il est nécessaire dans toutes les formes d’écriture. C’est cette expérience unique quand vous lisez un livre. Cette énergie qui connecte toute une communauté. C’est ce qui vous sort de votre quotidien pour vous transporter dans le monde qui prend vie sous vos yeux. Les textes qui résistent à l’épreuve du temps ou qui trouvent un écho chez les lecteurs ont cet élément qui crée l’émerveillement et c’est ce qui les rend différents.
Réfléchissez à la façon d’ajouter cet émerveillement dans votre manuscrit. En quoi votre idée va faire vivre à vos lecteurs ce qu’ils ne peuvent pas vivre dans leurs quotidiens ?
En répondant à cette question, vous avez fait la moitié du travail et votre idée médiocre du début est en passe de venir une magnifique histoire.