De nombreux auteurs, à un moment, ont l’impression de ne pas progresser ou que ça ne vaut plus la peine de faire des efforts. C’est difficile de persévérer, particulièrement quand vous n’obtenez aucun retour de professionnels pour savoir comment se rapprocher de son objectif.
Laissez-moi vous raconter ma petite histoire.
Quand j’étais scolarisée, je voulais désespérément que mes professeurs me disent si j’avais du talent. Je n’étais pas assez courageuse pour leur poser la question directement mais j’espérais qu’ils me prendraient un jour par les épaules, me regarderaient droit dans les yeux et me diraient : « Coralie, tu ne peux pas gâcher ton talent, tu dois écrire ! »
Maintenant que j’écris et partage mon expérience, je réalise à quel point cette question manque de pertinence. Il y a des auteurs talentueux et d’autres sans talent mais ceux qui m’impressionnent sont ceux qui sont motivés et déterminés dans leurs travaux, ceux qui se donnent à fond malgré les obstacles. Il y a ceux qui ont une attitude positive et ceux qui sont apathiques.
Je pense que ce sont ces qualités qui importent plus que le talent.
Sur Twitter, je vois souvent passer des questions du genre : « Devrais-je continuer ? Ai-je du talent ? »
Elles me hérissent le poil.
Laissez-moi vous dire quelles sont les questions pertinentes à se poser.
1. En quoi êtes-vous remarquable ?
Chacun de nous est remarquable. Nous avons tous un ensemble unique de forces et de faiblesses. Certains d’entre nous prennent du temps avant de trouver ce qu’ils veulent vraiment faire, pourquoi et comment.
Mais chacun d’entre nous a quelque chose de remarquable à offrir et j’espère que vous avez la chance de savoir ce que c’est. Si ce n’est pas le cas, posez-vous la question. La réponse finira par venir.
2. Quelle est votre communauté ?
Votre environnement et les personnes qui vous entourent sont d’une importance vitale. Les relations comptent. Donc ce qu’on veut savoir c’est : quel réseau vous soutient ? Qui vous encourage ? Si vous n’avez personne de positif autour de vous, il vous faut changer ça.
3. Quels risques prenez-vous ?
Vous connaissez l’expression : qui ne risque rien n’a rien. Jouer la sécurité en tant qu’auteur vous mènera, dans le meilleur des cas, à une écriture médiocre. Si vous n’échouez pas, c’est que vous ne visez pas assez haut. Ce qui nous mène à la question suivante.
4. Que faites-vous après un échec ?
Tout le monde échoue. Mais ce n’est pas important. Ce qui est important est ce que vous faites après. Tirez-vous des leçons de votre échec ? En ressortez-vous grandi ? Est-ce que votre expérience vous a ouvert l’esprit ? Ou vous sentez-vous rabaissé ? Diminué ? Attention au cynisme et à l’amertume qui empoisonneront vos efforts si vous les gardez en vous trop longtemps.
5. Comment appréhendez-vous le changement ?
Je suis convaincue d’une chose : l’édition est en constante évolution. Allez-vous vous entêter et résister au changement ou partirez-vous à la recherche d’opportunités ?
Pour ceux qui seraient frustrés par le milieu de l’autoédition ou du traitement que leur réservent les éditeurs, voici quelques mots de Joseph Campbell (traduits grossièrement par mes soins) à méditer :
Le système va-t-il vous rendre fou et vous déposséder de votre humanité… Ou serez-vous capable de vous servir du système pour atteindre des objectifs exaltants et bénéfiques ?
Chaque problème auquel nous faisons face semble impossible à résoudre d’un certain point de vue. Changez de perspective et le problème disparaît laissant la place à de nouvelles opportunités.