Les 4 dangers cachés des groupes d’écriture

Certains auteurs aiment se réunir dans des groupes d’écriture. Écrire, c’est une activité solitaire. Vous vous asseyez seul dans une pièce face à vos idées sur une page, en vous efforçant constamment de repousser les attaques du doute. Vos amis ne comprennent sûrement pas ce que vous traversez et ne sont d’aucune aide. Alors pourquoi ne pas vous joindre à d’autres auteurs ? Ils pourraient vous aider à traverser les joies et les peines du processus artistique.

Malheureusement, la réalité des groupes d’écriture est plus compliquée que ça. Derrière les bonnes intentions, le danger rôde.

Les groupes d’écriture peuvent être la source de frustration, de doute et d’efforts gâchés. Dans cet article, je vais exposer les dangers les plus courants des groupes d’écriture et aussi proposer des moyens d’améliorer votre groupe pour qu’il vous apporte plus de ce dont vous avez besoin et moins de ce dont vous vous passeriez bien.

1. Personne ne dit la vérité et personne ne veut l’entendre de toute façon.

Certains groupes d’écriture tournent autour du pot quand le travail d’un membre présente de sérieuses faiblesses. Parfois ça va même jusqu’au mensonge pour ne pas blesser l’auteur. Il ne lit que des compliments ou de vagues critiques abstraites. Il va donc penser que ce qu’il écrit tient la route (ou est carrément génial) et va continuer à créer des textes pleins de faiblesses.

Les compliments sont une bonne chose. Ça fait du bien d’en entendre. Mais ils n’aident pas l’auteur qui se donne à fond pour écrire un livre qui intéressera le lecteur. Les auteurs doivent pouvoir accepter la critique même quand elle est sévère mais les groupes d’écriture ont tendance à décourager cet état d’esprit. Résultat : on ne progresse pas, on n’apprend pas et les auteurs finissent par croire que leur travail est meilleur que ce qu’il n’est en réalité.

Dire la vérité devrait être au centre du processus artistique. Les retours sincères sont importants mais rares et sans eux, le travail souffre.

Se promettre la vérité, c’est ce dont les groupes d’écriture ont le plus besoin. Pas juste une promesse implicite mais un vrai engagement. Chaque membre du groupe doit comprendre ce qu’implique cette promesse, y croire, s’y engager et accueillir la critique quand vient son tour.

Évidemment, on préfère tous s’entendre dire qu’on a écrit un chef-d’œuvre. Mais il ne faut pas avoir trop de peine ou être sur la défensive en cas de critique car personne ne joue du galon ou dit à l’auteur ce qu’il doit faire. C’est le texte et pas l’auteur qui passe à la loupe. Ce principe échappe à beaucoup mais vous n’êtes pas votre texte et si vous vous identifiez trop à lui, vous vous froisserez à chaque remarque qu’on lui fera.

Essayez ceci avec votre groupe d’écriture :

  • Chaque auteur de votre groupe doit accepter de dire et d’entendre la vérité. Que tous les auteurs aient le même niveau d’expertise et d’expérience, qu’ils partagent les mêmes objectifs aide beaucoup. Quelqu’un pour qui l’écriture est cathartique et divertissante n’a pas les mêmes objectifs que quelqu’un qui écrit dans le but d’être publié. La composition du groupe a alors peut-être besoin d’être modifiée. Ce changement peut faire de la peine mais ça aussi, c’est se dire la vérité.
  • Chaque membre doit s’exprimer avec une profonde bienveillance et optimisme quand vient son tour de proposer une critique. Les attaques mesquines qui laissent sans voix et font perdre confiance sont ce qu’il y a de plus grave. Il y a une différence entre dire la vérité et être malveillant. Ne tolérez pas la méchanceté.
  • Chaque membre doit respirer un bon coup et accepter la vérité quand vient son tour de l’entendre. N’oubliez pas que quand quelqu’un critique votre travail, ce n’est pas vous qu’il critique.
  • Enfin, le groupe doit comprendre ce qu’est une critique constructive. Et c’est ce qui nous amène au point n°2.

2. L’auteur qui a du mal à écrire n’est pas forcément mieux placé pour juger la difficulté d’écrire.

Ce n’est pas grave de galérer quand on écrit. Ça fait partie du procesus artistique pour tout le monde, à tous les niveaux. Mais pourquoi pensez-vous qu’être sur un salon Discord avec d’autres personnes qui rament autant que vous et qui n’ont pas d’expérience dans la façon de gérer cette difficulté, va vous aider dans votre travail ? Oui, il y aura l’esprit de camaraderie et de communauté, ce qui est sympa, mais les chances d’obtenir une aide appropriée, posée et utile pour votre intrigue sont faibles. Pourquoi ?

Parce que si les problèmes d’une intrigue sont facilement identifiables, les origines de ces problèmes, elles, sont souvent très difficiles à évaluer. Imaginez quelqu’un qui se plaint d’une douleur au genou causée par l’affaissement de la voûte plantaire. Si vous opérez le genou, non seulement vous échouez à soulager la douleur mais en plus, vous pourriez aggraver la situation de cette personne. Pour soulager la douleur, il vous faut trouver et agir sur la cause du problème.

Un groupe d’auteurs non habitués à évaluer les problèmes d’une intrigue ou d’un conflit risque de faire erreur ou de ne pas tout comprendre. Ils risquent aussi de proposer des corrections trop précises en fonction de ce qu’ils aiment ou n’aiment pas. Ils ne le font pas exprès et ne s’en rendent certainement pas compte. Mais ce n’est pas bon. Ça n’apporte aucune aide sur la façon d’avancer.

On vous dit « ça va pas » pour tout commentaire mais on ne vous donne pas le soutien et la patience dont vous avez besoin pour corriger ce qui ne va pas et encore moins une explication éditoriale pour que vous ne refassiez pas l’erreur. Les autres donnent leurs avis sur comment ils amélioreraient l’intrigue, ou comment ils voient votre histoire ou ce qu’ils feraient à votre place et c’est le meilleur moyen de mettre un coup d’arrêt à un projet fragile et d’ébranler la confiance d’un auteur.

Alors c’est quoi une bonne critique ?

Une critique sincère est la seule façon d’approcher l’excellence. Quand vous rédigez une critique, assurez-vous d’inclure ce qui :

  • ne va pas ;
  • manque ;
  • n’est pas clair ;
  • est incohérent.

Une bonne critique est précise. Elle ne propose rien. Et surtout, elle inspire son destinataire.

Il n’est pas question de dire à l’auteur comment corriger ce qui cloche. Il s’agit seulement d’identifier précisément les points faibles, de les faire ressortir pour aider l’auteur à les voir et à réfléchir à la façon de les corriger.

Essayez ceci avec votre groupe d’écriture :

  • Utilisez les critères ci-dessus pour rédiger de bonnes critiques. Utilisez ce format et n’autorisez aucun autre commentaire. J’entends par là pas de « Oh, et si ton personnage venait d’une autre planète plutôt ? », ni de « Je pense que tu devrais supprimer les quatre premiers chapitres. »
  • Aiguisez vos compétences en analyse narrative en lisant des livres ou des blogs sur l’écriture. Faites ça avec votre groupe, discutez-en et évaluez votre propre travail en suivant ce que vous avez appris. L’idée est de savoir poser sa casquette d’auteur pour enfiler celle d’éditeur.

3. L’auteur qui a du mal à écrire n’est pas forcément mieux placé pour juger la difficulté d’écrire, bis.

Ce point est si important que je vous le refais, d’une autre manière.

Imaginons que ni les membres de votre groupe ni vous ne parvenez à aiguiser vos compétences en analyse narrative. Il n’y aurait rien de bizarre ni de honteux à ça. Beaucoup d’auteurs pensent comprendre les rouages de la narration parce qu’ils adorent lire. Ils sont effectivement d’excellents lecteurs, ils savent reconnaître une bonne histoire quand ils en ont une sous le nez. Mais ce n’est pas la même chose que savoir comment est construit un schéma narratif ou comment arriver à faire naître une émotion. Ce sont des compétences bien différentes. Certains auteurs ont du génie pour ça mais c’est rare. La plupart aiguisent leurs compétences en analyse et en schéma narratifs en écrivant leurs propres histoires, pas en les expliquant à d’autres auteurs.

Alors comment vous entraider ? Si les personnes de votre groupe n’ont ni les connaissances ni l’expertise pour diagnostiquer les problèmes, ne vous lancez pas là-dedans. Vraiment. Ne le faites pas. Acceptez de laisser tomber l’analyse éditoriale et de ne garder que le côté motivation, encouragement et partage d’informations.

Essayez d’apporter ces changements à votre groupe :

  • Donnez du temps à chaque auteur pour parler des faiblesses qu’ils voient dans ce qu’ils écrivent et des solutions qu’ils envisagent. Laissez-les essayer de mettre de l’ordre dans leurs idées au sein d’un espace de soutien. Souvent, juste en exprimant votre problème, vous avez déjà parcouru un long chemin vers la solution. Je crois que les auteurs sont capables de voir seuls ce qui ne va pas dans ce qu’ils écrivent si on leur donne le temps et l’occasion d’y réfléchir et ça vaut mieux que de demander à des gens qui n’ont pas l’habitude de jauger ce qui ne va pas dans une intrigue.
  • Donnez à tout le monde une demi-heure pour parler des difficultés qu’ils rencontrent pour trouver du temps d’écriture. Ou des doutes qu’ils ont sur leurs histoires ou le manque de confiance en eux en tant qu’auteurs. Chaque humain est un expert dans ces domaines et gérer son temps, douter, être fort, c’est la base de la réussite.
  • Assignez des membres à la recherches d’informations. Prenez le temps de partager ce que vous avez lu sur les changements de l’industrie, sur ce que les lecteurs lisent, sur leurs sujets de discussions et sur la manière dont les auteurs les atteignent. Identifiez les sites utiles comme ceux de Nathalie Bagadey et Larry Quo. S’informer, c’est aussi important que d’écrire pour réussir. Je ne crois pas qu’il faille s’attendre à trouver une magnifique plume chez un auteur dont le seul but est de vendre des livres mais je crois aussi que les auteurs qui ignorent la réalité de l’industrie du livre, qui ignorent comment les livres sont vendus et achetés et qui enfin ne connaissent ni leurs lecteurs ni leurs concurrents écrivent en pratiquant la politique de l’autruche. La réussite dans l’édition dépend souvent de la chance et du timing. Ce sont deux facteurs qui jouent un rôle, mais la connaissance de son lectorat et de la réalité de l’industrie en est un tout aussi important.

4. Dans un groupe d’écriture, l’échec n’est pas une option mais l’échec fait partie du processus d’écriture.

L’écriture est un engagement créatif et comme souvent dans ce genre d’engagement, le chemin est sinueux. Parfois on expérimente le pire avant de connaître le meilleur. Il faut parfois du temps avant que la situation devienne claire, après avoir fait des aller-retours entre ce que vous pensiez faire et ce que vous faisiez réellement, entre le début et la fin de l’histoire, d’une trame narrative à l’autre. L’échec fait partie du paysage narratif. Mais les groupes d’écriture ont tendance à ne célébrer que les avancées et les chemins linéaires sans obstacles.

Je pense que c’est parce que les groupes d’écriture se concentrent sur une toute partie d’un livre à la fois. Si cette partie est logique, claire et bien écrite, ça roule. Mais ils ignorent les problèmes liés à la façon dont ces petites parties prennent leurs places dans la globalité de l’histoire.

Prenez un chapitre isolé. Il peut être magnifique, émouvant et superbement écrit mais ce sera peut-être un échec pris dans l’ensemble du roman s’il ne donne aucune direction à l’intrigue.

Un processus artistique est rarement une ligne droite, il faut savoir accepter l’échec.

Mon roman Le Jardin secret de Marie n’était pas bon dans sa toute première version. Mon travail était de le rendre meilleur. J’aime dire à mon conjoint : « J’essaie de rendre bon un texte pourri. » C’est peut-être difficile d’imaginer qu’un roman réussi ait pu être dans son premier jet tout pourri. Mais la créativité doit bien commencer quelque part. Et mon expérience de ces derniers mois m’a convaincue que c’est avec des retours honnêtes et en retravaillant encore et encore qu’une histoire pleine de défauts s’améliore et qu’un personnage vide finit par trouver son âme.

Essayez ceci avec votre groupe (résumé de tout ce qu’on a dit plus haut) :

  • Dites la vérité. Si l’intrigue d’un auteur a de grosses faiblesses, est mal conçue, est incohérente… Dites-le de manière la plus précise possible. Ne vous retenez pas sous prétexte d’être gentil. Être vraiment gentil, c’est épargner l’auteur des années d’écriture dans la mauvaise direction.
  • Soyez ouverts aux critiques. Si on vous offre une critique rédigée en profondeur sur ce que vous avez écrit, envisagez raturer votre texte, de remanier certains passage voire de tout recommencer. Acceptez cette réalité. Beaucoup d’auteurs disent qu’ils ont commencé à juger correctement leurs travaux après avoir jeté beaucoup de pages. Leur vision est devenue plus claire et ils sont parvenus à repérer plus facilement ce qui n’allait pas.
  • Rédigez des critiques constructives et demandez-en en retour. Encouragez les membres de votre groupe à demander de l’aide quand ils pensent en avoir besoin. Plutôt que de lire le passage d’un texte et d’attendre un retour général, poussez l’auteur à dire « J’ai un souci avec ce passage. J’aimerais vous le lire pour voir ce qui ne va pas. » De cette façon, il obtiendra des critiques constructives.
  • Parlez des échecs. Parlez de vos doutes et de vos difficultés. Laissez la douleur faire partie de l’exercice parce qu’écrire en partant de rien, c’est tout sauf facile. C’est un travail qui puise dans vos émotions peu importe le genre que vous écrivez. Les auteurs ont besoin de soutien (d’un vrai soutien, pas d’un encouragement superficiel) et d’un espace pour accepter ses échecs. Faites de votre groupe d’écriture cet espace et vous rendrez un grand service à vos membres.
Coralie Raphael
Coralie Raphael

Je parle beaucoup d'auto-édition et essaie d'aider les auteurs à comprendre dans quoi ils mettent les pieds. Parfois j'écris aussi des livres.
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16 commentaires

  1. Juste pour l’anecdote, parce que je viens de tilter. ^^ Tu savais que des mythes comme ceux des vampires (Byron) ou de Frankenstein (Shelley) sont nés lors de travaux en groupe d’écriture ?
    La bande d’ados partis en vacances ensemble avaient décidé de consacrer leur soirée à écrire chacun sa version d’une histoire de spectre.
    Comme quoi, il en ressort aussi de bonnes choses parfois.

    • Oui, c’est vrai ! Je n’y avais pas pensé en écrivant l’article et pourtant, j’ai relu Frankenstein cet été. J’ai toujours trouvé exceptionnel que ces deux figures soient nées d’un même exercice.

  2. Un cercle de confiance en quelque sorte. =)
    Pourquoi pas, c’est une manière intéressante de procéder, je pense surtout aux personnes qui ont une confiance en eux fragile. Il faut aussi savoir se protéger. En fait, chacun doit réussir à se constituer un lectorat sain, selon son goût. ^^

  3. Dans cet article, je sens beaucoup de douleur à écrire et aussi beaucoup d’envie de progresser.

    Concernant Le Jardin de Marie, je ne sais pas si mon avis t’intéresse mais tu l’auras quand même. Je trouve qu’il ne se passe pas assez de choses, et du coup c’est très dilué. Fais les agir, tu ne peux pas etirer à l’infini cette romance
    Personnellement je lirais Candy en bib rose ou en dvd, pour voir ce qu’y s’y passe, mais ça n’engage que moi ou des livres dans le genre romance

    Un conseil que j’ai lu récemment : sur la fiche personnages, s’il ne devait y avoir qu’une ligne, ce serait : que désirent votre personnage ? Fondamental. Ils se dragouillent du bout de doigts, mais que veulent ces 2 tourtereaux bon sang d’bon souèr’ ?

    Ce qui m’a beaucoup aidé, c’est d’écrire le passé de mes personnages. Ca construit des liens de cohérence entre toutes leurs dimensions physiques, psycho, sociales, role dans l’histoire. Je ne sais pas comment expliquer, mais leur passé les rend crédibles et mtnt ils sont là, en chair et en os.

    Hitchcock dit qu’il vaut mieux construire une histoire sur une structure narrative très classique et rodee et mettre toute ton histoire, originalité, personnalité, idées … en plus.
    Ne réinvente pas le fil à couper le beurre, apprends et utilise les structures narratives qui font leurs preuves depuis l’Illiade et l’odyssée. C’est du béton !

    Je pense que tes bases en écriture ne sont pas assez solides. Apprends à faire un scénario avec les livres des éditions Dixit, les livres de Timbal Duclaux, tous ces livres m’ont beaucoup aidé

    Voilà mes conseils que tu n’as pas demandé !

    • Je veux dire que utiliser une construction narrative classique ne bridera pas ta créativité, c’est batir un cadre solide et mettre ce que tu veux dedans
      Tu coules ta dalle en béton, et tu construis la maison que tu veux dessus

  4. Alors cette idée de travail en groupe ne me dit rien du tout. J’aime patauger dans la semoule toute seule. C’est quand tout est en place, que j’estime que j’ai terminé que j’ai besoin d’un avis objectif.

  5. Juste, je ne suis pas tout à fait d’accord avec le « Il n’est pas question de dire à l’auteur comment corriger ce qui cloche. »

    Développer son commentaire en l’illustrant de propositions (bonnes ou mauvaises) peut permettre à l’auteur de mieux comprendre la remarque de son bêta-lecteur et peut aussi lui donner des idées nouvelles pour débloquer une situation problématique sur laquelle il patauge de longue date.
    Quand aux passages à couper, pour X raison, c’est aussi ça « dire la vérité ». Si un passage plombe la dynamique du texte, c’est important de le signaler et ne pas juste lancer un vague « ça ça va pas » au risque de laisser l’auteur perplexe.
    Après, ce sera toujours à l’auteur de faire le tri dans les commentaires reçus et de voir s’il souhaite suivre les suggestions proposées. L’auteur reste maître de son texte, le bêta-lecteur ne fait que tenter de rendre service en partageant ses impressions de lecture.

    Perso, j’essaie toujours de laisser les gens commenter à leur propre manière, sans vouloir les influencer. Certains sont plus portés sur le fond, d’autres sur la forme, et d’autres encore aiment bien faire des propositions. =) Ça vaut ce que ça vaut, mais ce n’est jamais inintéressant.

    Et pour en revenir aux dangers des groupes d’écriture… pour moi, le plus terrible danger serait de trop leur faire confiance. Certaines personnes ne vous voudront pas du bien. Il y a un tri à faire… là encore.

      • Fallait bien que ça arrive ! :p

        Mais du coup, tu en as déjà eu, toi, perso, des bêta-lectures avec propositions diverses d’amélioration de ton texte ? Comment as-tu réagi par rapport à cela ? Ça t’a vraiment gêné, ou ça t’a paru inapproprié/outrecuidant ?

        • Je fais lire ce que j’écris à une amie qui est très pointilleuse sur l’orthographe et qui a une bonne analyse éditoriale. Ses remarques sont toujours pertinentes. Elle pointe ce qui ne va pas mais ne fait pas de propositions. Elle me met sur la piste et c’est à moi de réfléchir. J’aime cette façon de travailler et je trouve qu’ainsi l’auteur n’a pas la sensation d’être dépossédé de son histoire.

          Je fonctionne comme ça aussi avec l’éditrice indépendante que j’ai engagée. Souvent les auteurs indépendants voient les éditeurs d’un mauvais œil car ils pensent qu’ils vont tout réécrire à leur place. J’ai eu l’occasion de travailler avec deux éditrices différentes et aucune n’a cherché à réécrire à ma place ou à faire du forcing sur quoi que ce soit.

          De manière générale, je n’aime pas que le premier venu m’impose son avis. Mais quand les remarques sont pertinentes, quand elles viennent de personnes que j’estime, avec qui j’ai du plaisir à échanger, ça me fait toujours plaisir.

          • Pas beaucoup, comme Solène, je suis du genre à écrire dans mon coin. En partie parce que j’écris très, très lentement. C’est très laborieux, l’écriture chez moi ?
            Mais je pense que je pourrais faire partie d’un groupe d’écriture s’il est composé de gens dont je suis très proche (pour cette histoire de vérité) ou pour qui j’ai beaucoup d’estime. Je fonctionne beaucoup au respect et à l’admiration, en fait.

  6. Coralie,
    merci pour l’article.
    une autre idée : j’ai fait partie pendant 3 ans d’un groupe d’écriture/d’écrivains où personne ne lisait rien des autres (en tout cas, ce n’était pas prévu). RDV tous les dimanches matin pour écrire 2h, chacun sur notre projet. Ensuite, un tour de table pour dire ce sur quoi on travaillait/avait écrit et les autres pouvaient (mais pas forcément) donner une suggestion ou un conseil.
    sur MeetUp, beaucoup de ces groupes s’appellent « shut up and write » 😉
    Caroline

    • Merci pour ce partage d’idée, Caroline ! Je ne connaissais pas et je trouve ça plutôt sympa comme concept. J’imagine qu’ici le but est avant tout de se motiver et c’est vrai qu’on en a souvent besoin !

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