En général, un auteur cherche un agent littéraire parce qu’il est déçu de ses ventes. Ou parce qu’il éprouve de la difficulté (et de la frustration) à trouver des lecteurs. Parfois, son plan était de s’autopublier d’abord et d’attirer comme par magie l’attention qui mènerait à un contrat d’édition. Ce qui est encore plus rare que de décrocher un contrat d’édition après avoir contacté un éditeur.
Si vous avez abandonné la voie de l’autoédition et que vous souhaitez essayer la voie traditionnelle, vous pouvez adopter plusieurs approches.
1. Approchez l’agent comme si vous n’étiez pas autopublié.
C’est l’approche la plus sensée si vous avez consacré très peu de temps ou d’efforts à l’autopublication de votre œuvre, si elle n’est pas sur le marché depuis très longtemps et si vous pensez que l’autoédition était une erreur. (Je conseillerais également de retirer l’œuvre du marché avant de le contacter si vous estimez que c’était effectivement une erreur, mais ce n’est pas obligatoire.)
Recherchez des agents qui s’intéressent à votre genre littéraire, comme vous le feriez pour une œuvre non publiée. Présentez ensuite votre projet et voyez les réponses que vous obtenez. Si vous parvenez à susciter de l’intérêt, vous devriez révéler l’historique du projet. Si l’agent est réellement intéressé, il est peu probable que ça affecte son enthousiasme pour l’œuvre. Surtout si celle-ci n’a reçu que peu ou pas d’attention lorsqu’elle était sur le marché.
2. Approchez l’agent en mentionnant votre parcours en autoédition.
Si vos efforts en autoédition ont abouti à une certaine reconnaissance ou à d’importantes ventes, approchez l’agent comme vous le feriez pour un ouvrage non publié. Mais mentionnez dans votre message le succès que vous avez rencontré avec ce projet. C’est important de noter la date de sortie du livre, son prix de vente, le nombre d’exemplaires vendus, le nombre de critiques sur Amazon ou Babelio et la note moyenne. N’envoyez pas un exemplaire du livre par courrier. Attendez plutôt que l’agent indique dans sa réponse ce qu’il souhaite voir : le premier chapitre ? Les 50 premières pages ? Le livre entier ? Soyez prêt à envoyer l’ouvrage au format manuscrit si on vous le demande.
S’il est intéressé, l’agent examinera de près l’œuvre sur Amazon et Babelio. Il fera aussi probablement une recherche approfondie sur votre présence en ligne, alors assurez-vous d’avoir amélioré votre site web et de mettre en avant votre meilleur profil professionnel.
3. Poursuivez la commercialisation de votre travail autopublié.
La vérité, c’est que la plupart des agents littéraires (et des éditeurs) n’ont que peu ou pas d’intérêt pour les ouvrages autopubliés, à moins qu’ils n’attirent l’attention des médias ou ne figurent sur les listes de best-sellers. En d’autres termes, si vos résultats sont suffisamment bons pour mériter un contrat d’édition, ce sont les agents et les éditeurs qui viendront à vous. Pas l’inverse. En général, le mieux, c’est de continuer à chercher des moyens d’attirer l’attention sur votre travail et de le rendre visible, d’essayer de faire des vagues. Si ça vous semble être un exercice futile, alors…
4. Approchez l’agent avec un nouveau projet.
Outre le fait de figurer sur les listes de best-sellers, la meilleure façon de décrocher un contrat d’édition pour une œuvre autopubliée, c’est peut-être de trouver un agent pour une nouvelle œuvre. Dans ce cas, l’agent discutera avec vous de la vision que vous avez de votre carrière et de l’ensemble de vos travaux existants. Il élaborera avec vous une stratégie pour décider de la manière de traiter ce que vous avez déjà autopublié.
Les approches à éviter
- Comme dit plus haut, n’envoyez pas le livre à l’agent, sauf s’il le demande expressément.
- N’assistez pas à des conférences ou à des événements littéraires avec votre livre autopublié en main et n’essayez pas de le vendre à des agents ou à des éditeurs en personne (à moins d’y être explicitement invité).
- Ne commencez pas votre message par « J’ai autopublié ce livre et j’ai pensé que cela pourrait vous intéresser ». La réaction probable sera « Je ne suis pas intéressé par votre livre ». En d’autres termes, le fait que vous vous soyez autopublié n’est presque jamais un argument de vente. Présentez les mérites de l’œuvre, pas son antécédent d’autoédition, à moins que vous ne puissiez dire : « J’ai autopublié ce livre et j’en ai vendu 50 000 exemplaires à ce jour ».