7 questions à se poser quand on n’a plus envie de finir son livre

Le désir alimente notre énergie. Dans l’idéal, on aurait toute la créativité, l’énergie et le désir nécessaires pour écrire des histoires extraordinaires. Mais la réalité, c’est qu’on rencontre parfois des obstacles en cours de route. Voici les plus courants et les questions à se poser pour les surmonter.

1. Avez-vous le syndrome de la page blanche ?

Se dire en proie au « syndrome de la page blanche » est une façon facile de se dédouaner. C’est traiter le manque de productivité comme une maladie. Parce que c’est l’un de ces diagnostics incontestables, cela agit comme un joker pour échapper à toute responsabilité. Sauf qu’au final, c’est une prison. Ça justifie le fait de passer un temps infini à ne faire aucun progrès en matière d’écriture. Le syndrome de la page blanche n’est généralement pas une incapacité à écrire, mais plutôt la peur de mal écrire. Ou du moins pas assez bien.

2. Êtes-vous submergé par votre idée ?

Vous sentez-vous dépassé quand vous pensez à votre histoire ? Vous travaillez peut-être sur une histoire à plusieurs narrateurs et chronologies, et vous doutez soudain de votre capacité à la mener à bien. Je vous encourage à ne pas vous laisser intimider par un grand projet. Décomposez-le en petites parties si nécessaire, et penchez-vous sur l’ensemble du projet uniquement les jours où vous vous sentez prêt à le faire. Travaillez sur un seul aspect à la fois, plutôt que de vous laisser submerger par l’ampleur du projet. Si vous êtes enthousiaste à l’idée d’écrire une scène en particulier, mais que vous n’en êtes pas encore à ce stade de l’histoire, n’hésitez pas à faire un saut en avant et à l’écrire maintenant. Autorisez-vous à prendre du plaisir et nourrissez votre enthousiasme en écrivant. Tout ne doit pas forcément être du travail.

3. Êtes-vous perfectionniste ?

Le perfectionnisme est synonyme d’exigences élevées mal orientées. C’est bien d’essayer d’assortir vos chaussures à votre sac à main quand vous sortez ou de prendre trente secondes de plus pour lustrer le capot de votre voiture par une journée ensoleillée, mais quand vous écrivez, surtout un premier jet, ne perdez l’énergie créatrice qui fait naître de nouvelles idées. Le perfectionnisme peut engendrer une pression excessive. À moins d’être prêt à trier les pierres, il est difficile de trouver les pépites d’or.

Voici ma méthode quand je sens que je lutte contre le perfectionnisme : commencez avant de vous sentir prêt. Si vous attendez que toutes vos idées soient entièrement formées pour commencer, vous attendrez éternellement. Attendre et ne rien faire nourrit le perfectionnisme. Avancez avec ce que vous avez. Vous serez surpris de voir jusqu’où vous pouvez aller. Posez-vous cette question : à quel point votre désir de perfection vous empêche d’agir ?

4. Votre histoire vous épuise-t-elle ?

Que se passe-t-il si vous choisissez une idée, que vous l’adorez, mais qu’au bout d’une centaine de pages de votre roman, votre idée s’essouffle ?

La vérité, c’est que vos idées finiront toujours par s’essouffler, surtout si vous travaillez sur un roman. Trois cents pages (ou plus), c’est long pour rester motivé et croire en sa créativité ! Je n’ai pas travaillé sur un seul roman sans arriver à un point où je doute des idées ou de ma capacité à les concrétiser. Je pense que la clé est de garder cette apparente perte de vitesse en perspective.

La première question à se poser est la suivante : pourquoi êtes-vous en perte de vitesse ? Est-ce vraiment lié à vos idées ?

Peut-être que oui, peut-être que non. Peut-être que quand vous avez conceptualisé votre idée pour la première fois, elle était scintillante et reflétait des diamants et des billets de 500 euros sur toute sa surface, mais la vérité, c’est que toute idée s’accompagne d’une multitude de problèmes quand vous commencez à l’écrire sous la forme d’une histoire. Même si vous passez des semaines à envisager les scénarios que vous pourriez rencontrer, inévitablement, quelque chose ne se passera pas comme prévu ou vous ne vous sentirez pas à l’aise une fois que vous serez en train d’écrire.

Peut-être êtes-vous tellement plongé dans votre histoire que vous n’en avez plus une vision claire. Parfois, je m’abstiens pendant une ou deux semaines de regarder mon projet ou même d’y penser. L’autre option (et c’est celle que je choisis généralement parce que je suis impatiente) est la suivante : je continue d’avancer, en me disant que si j’ai un jour pensé que mes idées d’histoires avaient une certaine valeur, c’est probablement toujours le cas aujourd’hui.

5. Votre idée est-elle nulle ?

Et si votre idée était vraiment nulle ? On ne va pas se mentir, c’est possible. Au départ, les idées peuvent nous intéresser pour toutes sortes de raisons qui ne se concrétisent pas. Peut-être que ça ressemble à quelque chose qu’on a déjà lu et aimé, mais plus on développe notre idée, plus on se rend compte qu’on raconte exactement la même histoire, et que l’originale est la seule manière qui fonctionne avec cette idée.

Peut-être que l’idée était séduisante parce qu’elle était complètement différente de tout ce qui existe, mais en s’y plongeant, on réalise pourquoi personne d’autre n’a tenté ce genre d’histoire auparavant. Parce que c’est nul.

6. Votre histoire a-t-elle déjà été écrite ?

Est-il déjà arrivé qu’un livre sorte et semble avoir exactement la même prémisse que celui sur lequel vous êtes en train de réfléchir ou d’écrire ? Ma théorie, c’est que les idées flottent dans l’atmosphère et que tout le monde peut les saisir et s’en servir. Appelez ça comme vous voulez, un phénomène spirituel ou métaphysique, mais ça arrive trop souvent pour être une anomalie. La première leçon à en tirer est la suivante : utilisez vos idées, ou quelqu’un d’autre le fera.

Cela dit, si vous avez développé votre idée avec diligence et que, soudain, un autre livre sort avec le même postulat, ne jetez pas immédiatement tout votre manuscrit à la poubelle. Il y a de la place sur le marché pour plus d’une histoire avec une prémisse similaire. Écrivez cette même idée, mais différemment, et quand la vôtre sera écrite et peaufinée, le marché sera peut-être prêt pour une nouvelle interprétation. Il y a toujours une nouvelle tournure à donner aux choses, ou une nouvelle combinaison d’idées.

7. L’histoire comporte-t-elle des problèmes insolubles ?

Mettez des mots sur votre problème insoluble. Mettez le doigt dessus. Votre personnage n’a-t-il aucune chance de s’en sortir ? En faisant des recherches plus approfondies, avez-vous découvert que les faits sur lesquels repose votre idée ne tiennent pas la route ? Alors, étudiez le problème sous tous les angles. Interrogez un expert. Essayez de l’exprimer de trois manières différentes et parlez-en à quelqu’un d’autre. Parfois, le simple fait de formuler un problème à voix haute permet de trouver la bonne solution. Confiez le problème à quelqu’un d’autre et demandez-lui de trouver une solution. Réfléchissez à une solution avec un groupe d’auteurs ou d’amis.

Si malgré tout ça ne marche pas et que vous tenez à votre histoire, oubliez les problèmes, au moins pour le moment, et persévérez. Continuez d’écrire votre histoire. Vous seriez surpris de voir combien de problèmes peuvent se résoudre d’eux-mêmes à la fin d’un projet.

Dernier conseil

Le plus important, c’est de ne pas se forcer à faire fonctionner chaque idée. Si l’écriture devient une corvée, et arrive au point mort, mettez de côté ce que vous êtes en train de faire et revenez à la réflexion. Retournez à ce qui vous plaît. L’important est simplement de continuer à écrire et d’exploiter votre amour pour l’écriture de manière à ne jamais vous en séparer.

Coralie Raphael
Coralie Raphael

Je parle beaucoup d'auto-édition et essaie d'aider les auteurs à comprendre dans quoi ils mettent les pieds. Parfois j'écris aussi des livres.
En savoir plus.

Articles: 262

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *