De loin, la question la plus fréquente qu’on me pose est celle des réseaux sociaux. Ça ne me dérange pas de répondre à ces questions. Mais je trouve que les réseaux sociaux sont le sujet le plus difficile à aborder de manière efficace. J’y consacrerai un autre article bientôt.
En revanche, on me questionne rarement sur les sites d’auteurs, à l’exception des questions techniques sur le service à utiliser ou d’autres détails fastidieux liés aux domaines, à l’hébergement et aux sites WordPress. Je pense qu’il y a plusieurs raisons à ça. La conception et le développement de sites web sont des domaines plus techniques, et peu d’auteurs s’impliquent activement auprès de leurs lecteurs sur leur site. Ils créent leur site puis ils l’oublient. De toute façon, qui regarde vraiment un site d’auteur quand il n’y a pas de blog ou de mises à jour régulières ?
Pendant ce temps, toutes les personnes que vous connaissez sont probablement sur Facebook, X (ex-Twitter), Instagram et peut-être même Bluesky.
Pourtant, et on le voit depuis un an avec X, les réseaux sociaux sont éphémères, volatiles et incontrôlables. Le contenu est visible aujourd’hui et enterré demain. Votre compte peut être fermé. Le nombre de personnes que vous atteignez peut être limité dans le temps. Vous pourriez devoir payer pour obtenir le même niveau d’engagement qu’il y a quelques mois ou quelques années. La découverte organique n’est pas très bonne. Ça signifie qu’il est difficile d’être vu par un public entièrement nouveau qui ne vous connaît pas. À moins que vous ne diffusiez des publicités ou que vous puissiez motiver vos amis et les personnes qui vous suivent à partager vos publications (faire en sorte que les choses deviennent virales).
Mais oui, les réseaux sociaux sont toujours l’endroit où la plupart des lecteurs passent beaucoup de temps. Même si ça tombe souvent dans des sentiments d’amour et de haine extrêmes. Et même si ça reste un réceptacle de plaintes et de malheur dans la vie de certaines personnes. Mais c’est nécessaire parfois, n’est-ce pas ?
Je fais peut-être partie de l’infime minorité qui pense que les réseaux sociaux ne sont pas essentiels à 100 % pour la présence en ligne d’un auteur. Oui, ça rend les choses beaucoup plus difficiles si vous refusez de les utiliser. Et je n’aime pas quand les auteurs les rejettent pour une sorte d’orgueil littéraire, trouvant « indigne » de se vendre sur les réseaux sociaux.
Mais un marketing efficace (et la création d’une plateforme) existent au-delà et en dehors des réseaux sociaux. Personnellement, je tire davantage de résultats de mon site et de mon blog, de mes newsletters et de mes contacts personnels que des réseaux sociaux. Non pas que je veuille abandonner les réseaux sociaux (quoique…). Mais je pourrais me passer de Facebook & cie et ça ne changerait pas ma vie. Ce n’est pas le cas de mon site, qui m’est absolument fondamental.
J’aimerais donc expliquer pourquoi investir plus de temps dans un site d’auteur (en se concentrant davantage sur cet aspect de votre plateforme, votre image de marque et votre message en général) pourrait avoir un impact durable sur votre marque et votre portée.
Être plus facilement trouvé par le biais de la recherche
Google, Apple, Facebook et Amazon (GAFA) : ces quatre entreprises sont parfois appelées les « géants du web ». Elles exercent une domination quasi totale sur nos vies numériques et disposent de données incomparables sur notre comportement. Je suis sûre que vous avez tous une relation avec au moins une de ces entreprises, si ce n’est toutes.
Les auteurs sont bien conscients de la puissance d’Amazon et de Facebook en matière de marketing et de vente de livres. Apple pourrait être un acteur intéressant à l’avenir, mais je le laisse de côté pour cet article. Google est l’acteur que les auteurs ont tendance à ignorer ou à négliger, mais ils ne devraient pas.
Google contrôle le marché de la recherche, ainsi qu’une part importante du marché de la publicité numérique. En termes de domination de ce dernier, il n’est concurrencé que par Facebook. Ensemble, les deux sont considérés comme un duopole dans le domaine de la publicité numérique.
Un site ou un blog bien classé dans Google peut vous permettre de gagner votre vie, si vous savez monétiser le trafic ou avez quelque chose à vendre. C’est la raison pour laquelle tant d’entreprises paient pour l’optimisation des moteurs de recherche. Même des améliorations mineures du classement peuvent accroître considérablement la visibilité des produits et la base de clients.
Vous pouvez renforcer votre signal à Google avec votre site d’auteur, votre blog, vos comptes de réseaux sociaux (Babelio) et la description de votre livre sur Amazon. L’idée, c’est d’être cohérent dans les mots-clés que vous utilisez pour décrire votre travail. Aidez Google à comprendre qui vous êtes et ce que vous écrivez, afin qu’il puisse vous envoyer les bons prospects. Il s’agira souvent de nouveaux lecteurs que vous n’avez pas eu à solliciter par la publicité ou à supplier.
Construisez un site qui associe fortement votre nom d’auteur à votre catégorie, votre genre ou les thèmes de votre roman. Mettez en ligne du contenu sur ces thèmes. Ces dernières années, les grands éditeurs ont consacré beaucoup de temps et d’énergie à la création de tels sites.
Offrir aux médias (et aux influenceurs) votre histoire officielle et celle de votre travail
Toute personne souhaitant chroniquer votre roman, vous interviewer, vous contacter ou simplement en savoir plus sur vous a de fortes chances de vous rechercher sur Google et sur votre site. Plus leur objectif est professionnel, moins ils sont susceptibles de vous rechercher sur les réseaux sociaux. C’est particulièrement vrai pour les bibliothécaires, les libraires et les journalistes. Évitez que ces personnes aient à deviner votre biographie ou comment vous contacter. Ils ne devraient pas non plus avoir à scroller sur X pour identifier votre dernier livre.
Si votre site donne une mauvaise impression, ces personnes peuvent décider de ne pas couvrir votre travail. Ils peuvent aussi hésiter parce que vous n’avez pas l’air sérieux. (Je juge tout le temps les gens sur leur site. Je sais que je ne devrais pas, mais je le fais. Et ça entre en jeu quand je dois choisir avec qui je souhaite travailler.)
S’assurer des abonnés de qualité à votre newsletter
Environ 99 % des abonnés à ma newsletter sont des visiteurs de mon site. En général, c’est plutôt courant pour les auteurs de non-fiction ou ceux qui tiennent un blog.
Pour les auteurs de fiction, les abonnés proviennent en général de concours, des réseaux sociaux, etc. Mais toute personne qui arrive sur votre site et s’abonne à votre newsletter est susceptible de faire partie de vos lecteurs les plus fidèles. Surtout si vous n’avez pas eu à le soudoyer pour qu’il s’abonne.
Et sur votre site, vous êtes mieux à même d’effectuer des tests A/B sur les formulaires d’inscription par mail ou les popup, et de voir quel message marketing ou quelle combinaison de texte/image/cadeau donne le meilleur taux d’inscription. Vous pouvez utiliser ces informations à d’autres endroits et dans d’autres contextes.
Comprendre quand les réseaux sociaux sont efficaces
Si vous n’avez pas installé Google Analytics sur votre site (pour analyser son trafic), je vous invite à le faire sans tarder. Faites-le. C’est gratuit. Et même si vous ne savez pas interpréter les données, un jour, quand vous en serez capable, vous serez content de l’avoir installé depuis longtemps. Parce que Google Analytics ne peut pas voir votre trafic passé. Il ne peut le comptabiliser qu’à partir du jour où il a été installé.
Google Analytics vous dira comment les réseaux sociaux affectent le trafic de votre site, quels sont les sites vous envoient le plus de lecteurs et quels sont vos lecteurs les plus précieux (par exemple, ceux qui s’inscrivent à votre newsletter ou qui passent le plus de temps à lire votre site). Google Analytics peut vous aider à identifier ce qui fonctionne ou pas (par exemple, les articles invités, les campagnes sur les réseaux sociaux, les collaborations, etc.).
Monétiser votre audience
La vente agressive sur les réseaux sociaux (« achetez mon livre ! ») n’est pas efficace si elle est pratiquée fréquemment. Si vous demandez quotidiennement aux gens de devenir votre mécène, de soutenir votre projet de crowdfunding, de s’inscrire à votre cours en ligne, d’acheter votre roman, etc., ils pourraient bientôt cesser de vous écouter ou carrément se désabonner. J’utilise rarement Facebook ou X pour demander aux gens d’acheter mes livres. Je réserve ça à mon site ou à ma newsletter, où les gens sont plus engagés et intéressés. Sur les réseaux sociaux, en revanche, je partage du contenu que je juge intéressant ou un article de blog, qui peut conduire les internautes sur mon site où mes livres sont en vente.
Qu’est-ce qui est le plus important : votre site ou les réseaux sociaux ?
Pour moi, c’est évidemment mon site, mais c’est en partie parce que ce blog est important pour ma plateforme. Normalement, vous n’avez pas (ou ne devriez pas avoir) à choisir entre avoir un site d’auteur et être sur les réseaux sociaux. Cultivez les deux. Choisissez de faire de votre site une belle vitrine de votre travail et de ce pour quoi vous voulez être connu. Ne vous attendez pas à ce que les réseaux sociaux soient toujours la plaque tournante de votre image de marque ou l’endroit où les lecteurs vous trouveront. Vous serez plus fort si vous adoptez une approche à multiples facettes, surtout si les réseaux sociaux vous font défaut.
Avis partagé. Mon blog fonctionne bien mieux que mes RS. C’est plus technique, mais une technique ça peut se maîtriser. Et bien sûr, il faut être sur les RS, ils sont complémentaires.
Merci pour ton message, Catherine !