Que vous écriviez un roman, de la non-fiction, un livre pour enfants ou tout autre chose, quand vous serez prêt à soumettre votre travail dans l’espoir de trouver un éditeur, vous devrez prendre une décision :
contacter des agents littéraires ou des éditeurs ?
La réponse simple : La plupart des auteurs devraient d’abord s’adresser aux agents littéraires, d’autant plus qu’il est difficile de se tromper dans cette approche. Mais de nombreux facteurs entrent en ligne de compte dans cette décision.
Votre livre convient-il à un éditeur parisien ?
Si vous espérez voir votre livre publié par des maisons comme Gallimard, Grasset, Le Seuil, Flammarion ou Albin Michel, il faut avoir à l’esprit que tous les projets ne sont pas appropriés pour les éditeurs de Paris. Par « approprié », j’entends une œuvre qui a un potentiel littéraire suffisant pour qu’un éditeur envisage sérieusement de lui faire une offre. Mais aussi, un livre doit avoir le potentiel de se vendre à des dizaines de milliers d’exemplaires et de mériter un espace dans les rayons des librairies du pays. Malheureusement, les auteurs ont parfois du mal à savoir quels projets sont destinés à un succès littéraire et/ou commercial. Difficile d’être objectif !
Votre travail convient-il mieux à un petit éditeur indépendant ou à une presse universitaire ?
Certains livres sont destinés à des marchés de niches. Le lectorat peut être très spécifique et seule une poignée d’éditeurs se concentrent sur ces lecteurs ou cette catégorie. Prenez le graphisme, par exemple : vous pourriez probablement compter le nombre d’éditeurs actifs dans cette catégorie sur les doigts d’une main. Et si vous êtes graphiste, vous savez probablement ce qu’ils sont, même sans faire de recherches. Ou, si vous êtes un universitaire, vous connaissez peut-être déjà les presses universitaires qui produisent régulièrement des travaux dans votre domaine.
Si vous connaissez le paysage de l’édition peut-être mieux qu’un agent littéraire, il n’est pas nécessaire de se faire représenter. Ça peut être le cas si vous avez une certaine expertise dans un domaine. Vous connaissez déjà le marché.
Cependant, pour tout type de fiction générale, les frontières peuvent être plus floues. Il existe un très large éventail de petites maisons d’édition et d’éditeurs indépendants, qui ne sont pas tous égaux. (Je parle en détail des petites maisons d’édition ici.) Avec certains, qui ont une taille et un prestige correspondants à ceux d’une maison parisienne, comme Actes Sud, il peut être avantageux d’avoir un agent pour vous aider à négocier le contrat. En revanche, les petits éditeurs familiaux peuvent rechigner si vous faites appel à un agent.
Pour tout type de fiction, la meilleure stratégie consiste à chercher d’abord un agent. Et si vous n’en trouvez pas, vous pouvez alors faire des recherches et soumettre votre travail aux éditeurs.
Évitez de soumettre des propositions à des agents et à des éditeurs en même temps
Certains auteurs (généralement les plus impatients) décident de contacter les agents littéraires en même temps que les éditeurs. Ce n’est pas une bonne idée. Un agent littéraire veut avoir la voie libre pour travailler. Si vous avez envoyé votre travail, ne serait-ce qu’à de petites maisons d’édition, ça rend son travail plus difficile. Si vous souhaitez à tout prix travailler avec un agent littéraire, adressez-vous d’abord aux agents, puis aux éditeurs.
Quand passer par un agent n’est pas forcément la meilleure solution
Si vous êtes un expert et que vous connaissez les bons éditeurs dans votre domaine (comme décrit ci-dessus), avoir un agent littéraire peut vous être utile ou non. Parfois, les éditeurs qui travaillent dans des domaines de niche offrent des avances très faibles et moins de flexibilité dans leurs contrats. Si vous souhaitez qu’un agent vous aide à négocier l’accord, lui donner une commission de 15% sur tout ce que vous gagnez (si c’est tout ce qu’il fait pour vous) n’a guère de sens. Surtout si vous n’avez pas eu besoin de lui pour obtenir l’accord au départ.
Mais certains auteurs le font quand même, parce qu’avoir un agent les rassure. Le succès et le dévouement de votre agent ne dépendent que de lui. N’oubliez pas que si votre avance est faible et que vos ventes ne sont pas très importantes, l’agent n’aura pas forcément envie de vous aider ou de vous soutenir, à moins qu’il ne soit réellement investi dans une relation à long terme, avec des contrats rentables à la clé.
Des organisations comme la SGDL en France ou l’UNEQ au Québec peuvent vous assister dans la négociation d’un contrat gracieusement ou sur la base d’un forfait ou d’un taux horaire. Il s’agit parfois d’une solution préférable, surtout si vous ne pensez pas forcément rester dans les sentiers battus de l’édition traditionnelle.