Il y a quelques mois, j’ai reçu ma première critique. À la lecture du Jardin secret de Marie, une chroniqueuse s’est ennuyée du début à la fin au point de vouloir abandonner. Elle en a donc déduit que je n’avais pas écrit un livre mais juste mis des phrases les unes à côté des autres sans qu’il y ait un sens. Et enfin, elle a conclu en disant qu’elle n’avait rien retenu de l’histoire et qu’elle en était bien contente.
Si vous souhaitez lire la chronique dans son intégralité, c’est ici. Ce qu’il faut retenir, c’est que la chroniqueuse avait l’air vraiment mécontente, exaspérée et n’a pas souhaité argumenter son avis. « Ce n’est pas pour tout le monde d’être auteur » et sûrement a-t-elle pensé que je ferais mieux d’arrêter là ma carrière.
Je vais vous dire un truc. Elle n’est pas la seule à s’être ennuyée en lisant Le Jardin secret de Marie. D’autres personnes m’ont expliqué (avec bienveillance) avoir eu du mal avec l’intrigue. Et je les en remercie. C’est vrai que le roman tel qu’il est aujourd’hui manque cruellement d’enjeux. Mais assez parlé de moi. Parlons plutôt de ces gens qui nous critiquent sans y mettre les formes.
Première chose que vous avez déjà constaté : qu’un auteur soit agacé par une critique ne me pose aucun problème. Je pense que vous avez bien senti que cette critique, même si elle n’est pas à prendre au sérieux, fait naître des émotions négatives. On parle bien de critique. Pas celle du journaliste qui donne son appréciation bonne ou mauvaise. Non, on parle du jugement négatif.
Parfois, le chroniqueur ne prend pas le temps de séparer la personne (vous) de l’œuvre. Parfois, il ne pense pas non plus que son boulot est aussi de trouver des points positifs. Résultat, on peut se retrouver avec une chronique blessante. Donc à vous de faire preuve de maturité. Que faire face à ce genre de profil ?
1. Laissez-les vous séduire.
J’aime dire que, tout comme le chroniqueur est entré dans un tout petit moment de votre vie et de vos pensées, vous êtes vous aussi entré dans les siennes à travers sa chronique. Quand vous êtes face à une critique, c’est que vous n’avez pas réussi à séduire. L’inverse est vrai aussi. La critique ne vous séduit pas. Mais peut-être pouvez-vous faire preuve d’un peu humanité envers le chroniqueur ?
Je recommande toujours de prendre du recul et de regarder la situation dans son ensemble. Qui sait ce qui se passe dans la tête du chroniqueur ? Votre écriture a déclenché quelque chose chez lui et il s’est manifesté. Ça ne fait pas de lui une mauvaise personne et peut-être qu’en d’autres circonstances, vous pourriez rire et discuter autour d’un café.
2. Posez les bonnes questions.
Je ne recommande pas de discuter une chronique aussi mauvaise soit-elle. Surtout si elle est négative, même. Mais si le chroniqueur a pointé quelque chose de vraiment intéressant, pourquoi pas. Vous pouvez alors demander : si c’était votre œuvre, comment l’auriez-vous structurée ? Si vous n’êtes pas d’accord avec ceci, comment l’auriez-vous tourné à ma place ? Avez-vous trouvé des points positifs dans l’intrigue ? Si oui, lesquels ? En quoi ce sujet vous intéresse-t-il ? (Si la critique portait sur un point précis.) Et pourquoi ?
3. Acceptez le compliment.
La critique est une forme de compliment. Elle vous montre que vous avez choisi un sujet digne d’une discussion et que vous l’avez traité d’une telle façon que ça a eu un impact (même s’il est négatif) sur le chroniqueur. Les idées fades, inutiles, confuses vont rarement soulever des critiques. Elles n’en valent pas la peine pour le chroniqueur. Acceptez ce compliment.
4. Ne ripostez pas.
Stalker votre chroniqueur ? Je ne vous recommande pas de suivre le chemin qu’a emprunté cet auteur à moins que ce soit pour en faire un article de presse (en anglais). Même sans en arriver à cet extrême, chaque jour, des auteurs ripostent. D’ailleurs, vous pensez peut-être que cet article est une forme de riposte. Si c’est le cas, n’hésitez pas à me dire pourquoi. Selon moi, la riposte vise à blesser le chroniqueur plutôt que de discuter ou de tirer une leçon de ce qu’il a écrit. Une vraie riposte n’apporte que plus de peine et aucune satisfaction. Ne ripostez pas.
5. Ré-évaluez la raison pour laquelle vous écrivez (dialogue, reconnaissance ?).
Ne prenez pas les opinions qui diffèrent des vôtres comme une concurrence. Voyez-les plutôt comme un stimulant.
Votre chroniqueur n’a pas pris de gants mais ça ne veut pas dire que ce n’est pas stimulant. J’aime me dire que le chroniqueur participe juste à une discussion que j’ai lancée.
Si vous écrivez pour obtenir une forme de reconnaisance plutôt que pour dialoguer, ça peut être difficile de trouver une critique stimulante. Bien sûr, nous avons tous besoin de reconnaissance, à de divers degrés, mais si c’est la raison principale qui vous pousse à écrire, alors évitez peut-être de lire ce que pensent les lecteurs de votre livre. Je ne dis pas que c’est une mauvaise chose d’écrire pour obtenir une forme de reconnaissance. Les auteurs ont tous de bonnes (et différentes) raisons d’écrire. Par contre, je vous dirai : « Connais-toi toi-même. » Et agissez en fonction de qui vous êtes. Et enfin, essayez de voir les critiques comme un stimulant.
Étant auteure moi-même, je trouve le commentaire de cette personne sur votre livre très désobligeant. Ce n’est en rien une chronique, juste un bon gros paquet de fiel craché sur votre livre parce qu’il est en auto-édition. Certaines « chroniqueuses » sur Instagram, affichent clairement leur mépris pour les livres auto-édités, comme quoi c’est forcément mauvais puisque les maisons d’éditions n’en veulent pas. Pour ma part, c’est un choix que j’ai fait en toute conscience et aussi parce que j’ai envie de gagner plus de cinquante centimes sur chaque exemplaire.
Les critiques ne m’atteignent pas pour ma part et si on me dit que mon roman est nul ou qu’untel passage ne peut pas être possible (j’ai déjà eu ça sur le brouillon de mon roman de SF, sur Wattpad, où une personne m’a bashée gratuitement en disant qu’un voyage spatial n’était pas possible et que les technologies que j’utilisais n’existeront jamais. Je lui ai juste demandé si elle était allée dans le futur et si elle en était revenue pour pouvoir m’affirmer cela. Elle n’a jamais répondu et j’ai supprimé son commentaire).
Tout ça pour dire qu’on ne naît pas auteur, mais pas chroniqueur non plus. Bon courage pour la suite !
Merci pour votre soutien, Rosemary ! Bon courage à vous aussi !
Je suis allée voir votre site, je le trouve très beau !
Oh merci, j’ai galéré pour le faire, et sur téléphone, il n’est pas parfait, mais bon, je fais ce que je peux.
Bonne continuation !