Stopper votre carrière avant même de l’avoir débutée

Avoir peur du doute, s’inquiéter du jugement, réprimer sa créativité et de façon générale avoir tendance à ne prendre aucun risque. Tout ça c’était moi depuis l’adolescence.

J’avais aussi remarqué (mais sans juger) que beaucoup de mes amis agissaient de la même façon face au doute et au jugement.

« Dans le doute, abstiens-toi » dit le proverbe. Je n’avais jamais cherché à savoir jusqu’où le doute a joué un rôle dans mes prises de décision. L’inconnu est quelque chose avec laquelle les humains ne sont pas à l’aise et je n’étais pas, je ne suis toujours pas une exception. Nous cherchons constamment à définir l’inconnu. Peu des gens se complaisent dans l’ignorance.

Ce qui rendait le doute difficile pour moi, c’était l’éventualité de l’échec. Ne pas réussir est une réalité difficile à assumer. Serai-je capable de rebondir si j’échoue ? Devrai-je revoir mes objectifs si je ne réussis pas ? Est-ce que l’échec signifie que je suis condamnée ?

Ces questions menaient ensuite à : si j’échoue, comment vais-je l’annoncer aux gens ? Que vont penser mes amis, ma famille, mes collègues ? Comment vont-ils me juger ? Voilà ce qui se passait dans ma tête quand je pensais au futur.

J’avais deux façons de gérer cette peur du doute et du jugement des autres :

  1. Faire le minimum d’effort.
  2. Ne rien dire aux autres jusqu’à ce que je réussisse.

Adolescente et même jeune adulte, l’effort minimal est quelque chose que je maîtrisais à la perfection. Mes camarades de classe employaient aussi cette méthode. Ça ressemblait à ça :

Je n’ai étudié que 30 minutes pour cet examen.
J’ai fait ce devoir juste avant le début du cours.
Ce cours est vraiment nul.

C’est ce que j’entendais beaucoup chez amis et que je disais aussi. Étudier toute une semaine pour un examen, travailler en avance sur un devoir ou admettre que ce cours n’est pas si stupide est certainement le premier pas à faire pour se sortir de cet état d’esprit. J’avais tendance à faire le minimum d’effort pour minimiser la peur de l’échec. Si vous ne faites pas d’effort, alors l’échec n’est pas si grave. Vous faites savoir à tout le monde que vous n’en faites pas et quand vous vous prenez un 10 ou un 8/20 c’est parce que vous n’avez pas fait d’effort. Pas parce que vous n’êtes pas bon.

La peur de faire des efforts et de ne pas les voir couronnés de succès est néfaste pour l’ego. Et comment vraiment progresser sans y mettre du sien ?

Le mantra à se réciter devrait être : « Je ne connais pas d’avance le résultat mais je vais faire de mon mieux pour qu’il soit le meilleur possible. »

Quant à l’autre tactique (ne rien dire jusqu’à la réussite) : personne n’a à savoir que j’ai échoué et mieux encore, personne ne peut me juger. Mais alors vous n’aurez jamais d’ancre de certitude. Sans personne sur qui compter ou sans données, vous pourriez bien échouer avant même d’avoir essayé. C’est important de mettre son ego et sa peur de côté pour apprendre à compter sur quelqu’un.

Je n’ai pas toutes les réponses et après avoir écrit cet article, je ne pense pas avoir besoin de toutes les réponses. Les ancres ne sont pas non plus là pour apporter toutes les réponses mais sans soutien, il est plus difficile de faire face à la peur du doute.

Coralie Raphael
Coralie Raphael

Je parle beaucoup d'auto-édition et essaie d'aider les auteurs à comprendre dans quoi ils mettent les pieds. Parfois j'écris aussi des livres.
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