Quand un auteur, qui a jusqu’à présent soigneusement évité les réseaux sociaux, s’apprête à sortir un livre, trois questions se posent immédiatement :
- Dois-je utiliser les réseaux sociaux ?
- Si oui, lesquels dois-je utiliser ?
- Que dois-je y faire ?
Il existe un malheureux cercle vicieux pour tous les auteurs qui se trouvent dans cette situation. Si votre seule motivation pour utiliser les réseaux sociaux est le sentiment que vous devez y promouvoir votre livre, vos efforts risquent d’être réduits à néant par votre propre approche. Votre communication risque de montrer peu de curiosité et d’intérêt pour les autres, et d’être trop axée sur la vente de votre livre. Sans parler du fait que vous entrerez dans des environnements sociaux où vous serez un étranger en terre inconnue, ignorant la « langue », l’étiquette ou l’histoire locale. Pour les auteurs débutants en particulier, la communauté des réseaux sociaux n’est que rarement impatiente que vous les rejoigniez pour parler de votre livre. À moins que vous n’ayez déjà une audience ou un lectorat (une plateforme développée) par d’autres moyens.
Mais ignorer totalement les réseaux sociaux revient à ignorer l’endroit où la majorité de votre lectorat cible se manifeste probablement quotidiennement. C’est l’occasion de mieux connaître vos lecteurs et de bien établir votre plateforme, mais pas nécessairement de vendre à tout prix le livre que vous êtes sur le point de publier. Il faut du temps pour nouer des relations et instaurer une certaine confiance (pour appartenir à une communauté) sur les réseaux sociaux. Tout comme vous ne demanderiez pas à quelqu’un de vous donner 20 euros juste après l’avoir rencontré lors d’une soirée, vous ne demanderiez pas aux gens sur les réseaux sociaux d’acheter votre livre juste après avoir fait connaissance.
Alors, on fait quoi ?
Optez pour une vision à long terme. C’est toujours le meilleur pari pour toute activité sur les réseaux sociaux. Et on répond maintenant à ces trois questions.
Les auteurs doivent-ils utiliser les réseaux sociaux ?
Non. Si vous détestez, redoutez, évitez ou vous opposez aux réseaux sociaux, ne les utilisez pas. Vous pouvez faire autre chose : bloguer, participer à des podcasts ou à des vlogs, produire votre propre contenu audio ou vidéo, donner des cours en ligne, organiser des événements littéraires ou des séances de dédicace, être actif sur des forums, participer à des clubs de lecture et contacter directement les personnes de votre réseau par l’intermédiaire d’une newsletter (qui est toujours sous-estimée en tant qu’outil de marketing).
Si vous en avez les moyens, vous pouvez également engager quelqu’un pour créer et gérer vos comptes de réseaux sociaux. Ça reviendra cher à long terme et vous n’aurez peut-être pas un grand retour sur investissement. Mais si ça semble être un « must » pour vous d’avoir quelque chose (parce que votre éditeur ou votre agent vous l’a demandé), engagez quelqu’un.
Quels réseaux utiliser ?
Il n’y a pas de réponse unique à cette question qui fonctionne pour chaque auteur. Tout dépend de ce que vous écrivez, de vos points forts et de vos centres d’intérêt, ainsi que de l’endroit où votre lectorat est le plus à même de s’engager.
Toutefois, Facebook reste le réseau social le plus utilisé au monde. Il est considéré comme le plus important pour les auteurs qui s’adressent au groupe démographique traditionnel des acheteurs de livres (femmes adultes). Pour un auteur qui cherche à toucher le plus grand nombre de personnes en un seul endroit et à obtenir d’excellentes informations marketing et des opportunités publicitaires, difficile de faire mieux.
Pour en savoir plus sur l’utilisation de Facebook :
- Facebook pour auteurs : guide pour bien débuter
- 3 remarques sur les Fan Pages Facebook
- 5 principes à appliquer sur Facebook
Si vous cherchez à atteindre un public plus jeune, ou si votre contenu est très visuel ou multimédia, alors envisagez plutôt Instagram ou Pinterest. Pinterest, en particulier, est un excellent choix pour les ouvrages de non-fiction dans l’artisanat, la décoration intérieure, la mode et d’autres domaines d’intérêt à prédominance féminine. Les auteurs de non-fiction et les journalistes, ou ceux qui écrivent sur des sujets d’actualité, devraient envisager X (ex-Twitter). Ou vu la situation de X, un des potentiels remplaçants : Bluesky (sur invitation uniquement), Mastodon (pas très grand public) ou Threads (pas encore disponible en France). Écrivez-moi si vous cherchez un code d’invitation sur Bluesky.
Pour en savoir plus sur l’utilisation de Pinterest :
Que faire sur les réseaux sociaux ?
Chaque fois qu’on me pose cette question, mon esprit devient vide. Peut-être parce que c’est comme me demander comment vous devriez être en tant qu’être humain. Ou ce que vous devriez faire de votre temps libre. Ou ce qui devrait vous intéresser. Je n’en ai aucune idée.
Comme on le répète souvent, les réseaux sociaux sont appelés ainsi parce qu’ils sont censés être sociaux. Quand les auteurs me demandent « Que dois-je publier ? », ils pensent probablement qu’il existe un guide de stratégie marketing qu’ils doivent suivre pour obtenir des résultats. Ça peut être vrai une fois que vous avez établi une base. Une fois que votre travail est publié, que vous avez un certain nombre de followers et qu’un lectorat s’intéresse aux prochains livres que vous allez publier… Mais aux premiers stades de votre activité, ce que vous devez publier est une réflexion assez personnelle. La plupart du temps, il s’agit d’une activité durable, c’est-à-dire quelque chose que vous pouvez continuer à faire indéfiniment.
Les réseaux sociaux récompensent votre présence régulière et cohérente, votre voix, votre personnalité ou un message qui constitueront votre identité au fil du temps. Si vous ne vous présentez que lorsque vous avez un livre à promouvoir, vous ne serez pas efficace. Quand vous ne vous présentez que pour parler de vous, ça ne marche pas non plus. Si vous vous présentez uniquement parce qu’on vous a dit de le faire, vous deviendrez ennuyeux ou insupportable. Et ça, c’est le péché capital numéro 1 des réseaux sociaux.
Une fois que vous avez établi une base d’intérêt, voici quelques articles qui vous aideront à devenir plus stratégique dans votre utilisation :
- Être actif sur les réseaux sociaux sans perdre la tête
- 5 approches pour améliorer l’usage des réseaux sociaux
- Créer des relations professionnelles sur Twitter
- Moins de réseaux sociaux, c’est mieux
Le mot de la fin
Il existe une tonne de mauvais conseils sur le marketing des livres, et beaucoup d’entre eux concernent les réseaux sociaux. Bien qu’il n’y ait aucun mal à copier les approches ou les stratégies d’autres auteurs sur les réseaux sociaux, ou à expérimenter les conseils que vous lisez ou entendez, je pense que chaque auteur doit finir par trouver sa propre approche, qui évolue au fil du temps, au fur et à mesure que votre carrière se développe et que votre expérience s’enrichit. Les réseaux sociaux eux-mêmes sont en constante évolution et chacun doit adapter ses techniques au fil du temps. Le meilleur état d’esprit à adopter pour aborder les réseaux sociaux est probablement la flexibilité et la patience.
En fin de compte, les réseaux sociaux ne sont qu’une composante de votre plateforme d’auteur, et pas nécessairement la plus importante. Ils fonctionnent mieux dans le cadre d’une stratégie holistique de marketing du livre.